Un ciel couleur laser rose fuchsia.

Valérie du Chéné et Régis Pinault

Un ciel couleur laser rose fuchsia est un court métrage. Ce projet, réalisé à 4 mains, deux voix, installe notre collaboration sur une durée de plus de trois ans (2016-2019). Il se présente sous la forme de 3 éléments complémentaires : le film, le scénario dessiné, les objets à supplément d’âme.

UN FILM

Le film est une narration expérimentale. Celle-ci se déroule sur une temporalité fictive allant du matin jusqu’au soir. Une déambulation dans Cerbère fait appréhender cette ville, une partie de son histoire et de ses mythes. Un bal magique en épilogue, entraîne les personnages principaux sur le toit plat du grand hôtel du Belvédère.

UN SCÉNARIO DESSINÉ

Des protocoles de recherches propres à nos pratiques mutuelles ont permis, dès 2016, de donner vie à ce scénario. Ici, le dessin se substitue à la forme classique d’écriture d’un scénario. Il rend compte de la construction du film. Dessiner, filmer… filmer et dessiner… le projet se construit par étape. Nous souhaitons dès lors, offrir une lecture en dessin et accompagner le regard sur sa fabrication.

DES OBJETS À SUPPLÉMENT D’ÂME

Ces objets, issus du processus de fabrication du projet, ont une présence autonome. Ils affirment un récit à l’intérieur du récit. Nous avons fait le choix, dès le départ, de les présenter dans le cadre d’une exposition classique, protocole singulier mais idéal à la construction mentale de ce projet. La hiérarchie de monstration parle ici de peinture, de sculpture, d’objet et d’installation, puis induit les modalités de présentation du film. Il s’agit de les faire exister hors des images. Ces objets parlent de l’avant, du pendant et de l’après du film. Un jeu de va et vient est activé entre les dessins, le film et les objets. Réinvestis par les images cinématographiques, les objets parlent de situations extraites d’un autre contexte, le film. Activés comme « accessoires », accompagnateur de personnages et de situations, ils supportent une narration chargée de ce supplément d’âme qui nous parlent des choses1 . Ces objets ont donc une double parole, ils oscillent entre forme narrative à regarder et compagnon d’actions et de dialogues pour le film.

Notes

  1. « Pas de héros, pas de psychologie, mais des choses (lieux, objets, être humains) décrites non hiérarchiquement comme éléments proposés à une composition qui se fait, se défait, reste toujours à faire. » Leçon de choses*, Claude Simon 1975.